Yémen: le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 28 janvier 2026 le mandat de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) – Yemen


9957e séance – matin

CS/16118

Le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 28 janvier 2026 le mandat de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) en adoptant à l’unanimité, ce matin, la résolution 2786 (2025). Aux termes de ce texte, le mandat de cette mission politique spéciale reste de « faciliter l’application de l’Accord sur la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa comme le prévoit l’Accord de Stockholm ».

Conclu le 13 décembre 2018, entre le Gouvernement yéménite et les rebelles houthistes, l’Accord de Stockholm a été entériné le 21 décembre 2018 par la résolution 2451 (2018) du Conseil de sécurité qui ratifie l’Accord sur Hodeïda.

Celui-ci prévoit notamment un cessez-le-feu dans la province de Hodeïda et un redéploiement mutuel des forces de la ville de Hodeïda et des trois ports qui étaient sous contrôle houthiste. En vertu de la résolution 2452 (2019) portant création de la MINUAAH, la Mission est chargée de diriger le Comité de coordination du redéploiement en vue de superviser le cessez-le-feu, le redéploiement des forces et les opérations de déminage dans l’ensemble de la province de Hodeïda.

Soumis par le Royaume-Uni, porte-plume sur le Yémen, le texte ratifié aujourd’hui prie le Secrétaire général de présenter au Conseil un point complémentaire sur la MINUAAH avant le 28 novembre 2025, l’objectif étant d’améliorer encore « l’efficacité, et la cohérence et la coordination structurelles entre les missions des Nations Unies au Yémen », en tenant compte des difficultés qui ont directement entravé la capacité de la MINUAAH d’exécuter son mandat.

Le Conseil va évaluer la possibilité d’un retrait de la Mission

Par la résolution 2786 (2025), le Conseil fait également part de son intention d’examiner « l’ensemble des options relatives au mandat de la MINUAAH », en évaluant entre autres « la viabilité et le retrait futurs de la Mission », et de procéder à tous les ajustements nécessaires pour gagner en efficacité et réduire les coûts ou à toute autre modification des activités des Nations Unies à Hodeïda rendue nécessaire par l’évolution de la situation sur le terrain, notamment un cessez-le-feu durable à l’échelle du pays.

Après l’adoption de ce texte, qui ne proroge le mandat de la MINUAAH que de six mois et demi et non d’un an comme les années précédentes, le Royaume-Uni a noté que, dans l’optique de l’expiration du mandat de la Mission au début de l’an prochain, le Conseil sera amené à négocier pour examiner toutes les options qui s’offrent à lui quant aux activités de l’ONU au Yémen. Dans ce cadre, il devra réfléchir à la possibilité d’une clôture de la MINUAAH, a indiqué la délégation, en appelant aussi à veiller à ce que l’ONU puisse opérer afin de soutenir les besoins humanitaires et promouvoir la stabilité du Yémen à long terme.

Comme le 9 juillet dernier devant le Conseil, les États-Unis ont répété que « le moment est venu de clôturer la MINUAAH », constatant que la Mission doit présider un comité « qui ne fonctionne pas depuis 2020 » et que ses patrouilles « dépendent des caprices des houthistes ». La délégation s’est félicitée que, par le biais de la résolution 2786 (2025), le Conseil affirme vouloir évaluer le mandat de la MINUAAH pour gagner en efficacité, réduire les coûts et envisager un retrait. Elle a souhaité que cette évaluation débouche sur des recommandations concrètes et que le Secrétariat de l’ONU utilise le prochain semestre « pour voir comment reconfigurer les opérations sur le terrain », tout en permettant au bureau de l’Envoyé spécial de poursuivre son travail important.

Les États-Unis ont par ailleurs observé que les « attaques terroristes et non provoquées » menées la semaine dernière contre deux navires commerciaux en mer Rouge, le Magic Seas et l’Eternity C, montrent que les houthistes soutenus par l’Iran menacent la navigation maritime et la sécurité dans la région. Face à cette menace persistante, ils ont demandé de soutenir les mécanismes de l’ONU qui permettent d’y répondre, regrettant à ce sujet qu’un membre du Conseil empêche le Groupe d’experts assistant la MINUAAH de s’acquitter de son mandat en bloquant la nomination d’un expert en armes.

La Chine appelle à garantir la continuité de la MINUAAH

La Chine a, elle, constaté que, depuis sa création voilà six ans, la MINUAAH a joué un « rôle positif » pour superviser le cessez-le-feu dans la province de Hodeïda et aider les parties à mettre en œuvre l’Accord de Stockholm. « Il faut garantir la continuité de la mission », a-t-elle plaidé, avant de dénoncer les frappes aériennes menées sur cette zone, qui menacent la sécurité et la sûreté de la Mission. Tout en appelant à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du Yémen, elle a exhorté les parties à coopérer activement avec la MINUAAH et à lever toutes les restrictions qui entravent sa liberté de circulation.

Pour la délégation chinoise, il importe que la question du Yémen soit résolue par des moyens politiques et que les parties reprennent des discussions dès que possible, avec l’aide de l’Envoyé spécial, afin de faire émerger un dialogue entre Yéménites, dirigé par eux seuls. La Mission peut, selon elle, faciliter l’engagement entre les parties pour renforcer la confiance et « éviter des erreurs de compréhension ».

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT (S/2025/371)

Texte du projet de résolution (S/2025/459)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant et réaffirmant toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de sa présidence concernant le Yémen, notamment la résolution 2742 (2024),

Réaffirmant son ferme attachement à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Yémen, et son engagement à soutenir le peuple yéménite,

Rappelant qu’il a approuvé l’accord conclu en Suède par le Gouvernement yéménite et les houthistes concernant la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa (« l’Accord sur Hodeïda ») et demandant de nouveau aux parties de coopérer en vue d’en appliquer toutes les dispositions, rappelant les obstacles imposés actuellement par les houthistes à la liberté de circulation de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH), notamment aux patrouilles, et insistant sur la nécessité de faciliter l’augmentation du nombre de patrouilles effectuées sans entrave par la Mission,

Constatant, comme suite à la lettre du Secrétaire général datée du 10 juin 2025 (S/2025/371), que l’évolution de la situation à Hodeïda et dans l’ensemble du Yémen, sans parler du reste de la région et du monde, pourrait permettre de réaliser des gains d’efficacité et de cohérence et de coordination structurelles dans l’ensemble des missions des Nations Unies au Yémen,

  1. Décide de proroger jusqu’au 28 janvier 2026 le mandat de la MINUAAH, défini dans la résolution 2691 (2023), qui est de faciliter l’application de l’Accord sur la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa comme le prévoit l’Accord de Stockholm, dont le texte a été distribué sous la cote S/2018/1134;

  2. Prie le Secrétaire général de lui rendre compte, chaque mois, des progrès accomplis dans l’application de la présente résolution, conformément au paragraphe 8 de la résolution 2643 (2022);

  3. Prie également le Secrétaire général de lui présenter un point complémentaire sur la MINUAAH avant le 28 novembre 2025, l’objectif étant d’améliorer encore l’efficacité, et la cohérence et la coordination structurelles entre les missions des Nations Unies au Yémen, en tenant compte des difficultés qui ont directement entravé la capacité de la MINUAAH d’exécuter son mandat;

  4. Fait part de son intention d’examiner l’ensemble des options relatives au mandat de la MINUAAH, en évaluant entre autres la viabilité et le retrait futurs de la Mission, et de procéder à tous les ajustements nécessaires pour gagner en efficacité et réduire les coûts ou à toute autre modification des activités des Nations Unies à Hodeïda rendue nécessaire par l’évolution de la situation sur le terrain, notamment un cessez-le-feu durable à l’échelle du pays;

  5. Décide de rester activement saisi de la question.

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